Amor Mundi
Les Dialogues en humanité - qui ont presque 20 ans - s’ouvrent ce 2 juillet à Lyon dans le Parc de la tête d’or, avec une priorité : écouter la manière de vivre, d’agir, de chercher du sens, de se rebeller, de s’engager …de la génération qui monte. Celle qui a pris de plein fouet le diktat du confinement et qui éprouve tous les porte-à-faux d’une société qui fait fausse route. « Pas d’avenir sur la trajectoire où nous sommes », rappellent à l’envi les rapports du GIEC, jusqu’à parler de « retombées cataclysmiques pour l’humanité ».
La voix aux jeunes ! Fondateur des Dialogues, Patrick Viveret partagera son expérience et ses clés pour rendre féconde la radicalité, en référence à « La colère et la joie » qu’il vient de publier. Je lui emboîterai le pas dans l’Agora intitulée « L’économie peut-elle sauver le vivant ?» véritable écho au Tribunal pour les générations futures que TEK4life a organisé en septembre 2019 sous le titre « Changer de comptabilité pour sauver le vivant ?». Presque deux ans plus tard, l’adhésion à de nouvelles boussoles économiques calées sur les limites planétaires s’accroît dans tous les milieux. Et l’Alliance ComptaRegeneration créée par TEK4life continue d’accueillir des expériences exemplaires.
Par les temps qui courent, agir comme on parle !
« Le Parlement des liens », « parler juste» est une urgence. C’est avec lui que j’ai publié en 2010, associée à André Cicolella, le livre Alertes santé (chez Fayard) pour rendre témoignage aux lanceurs d'alerte (« whistleblowers »), ces gens qui sortent du rang pour dire une vérité souvent vitale mais… qui dérange.
Dans la vie, j’aime par-dessus tout savourer les itinéraires de mes amis, comme on touche un tissu. Sentir comment ça tient ensemble… par quelle couleur, quel mouvement, quelle aspiration ? Chez Henri Trubert, qui vient d’organiser, les 4, 5 et 6 juin, à Beaubourg Trop gros pour passer, trop « alien » pour être assimilé
La globalisation peut souffrir de pandémie mais aussi de… thrombose (sans allusion aux effets secondaires apparents de certains vaccins). L’image du porte-conteneurs « Ever Given » planté en travers du canal de Suez – bloquant pendant près d’une semaine plus de 400 navires – a frappé les esprits : 12% du commerce mondial repose sur ce passage (où transitent près de 20 000 navires par jour), tout aussi stratégique que les détroits d’Ormuz et de Malacca ou le canal de Panama. Les trafics de notre économie sont devenus critiques par leurs cadences et leurs calibres presque… sans limites. Pour optimiser les coûts, les chaînes d’approvisionnement sont à flux tendus : les chiffres racontant la danse mondiale des containeurs sur les mers donnent le tournis si l’on écoute Francis Perrin, chercheur associé au Policy Center of the New South, à Rabat et invité de Christine Ockrent le 3 avril dernier.
Redécouvrir ce à quoi nous tenons, et le traduire... en actes !
Christian Arnsperger et Eloi Laurent ont montré que le projet humaniste d'un progrès pour tous, qui visait à satisfaire les besoins, à commencer par celui de manger à sa faim, est devenu une mécanique sans frein de croissance matérielle, donnant lieu à une compulsion permanente à produire et avoir toujours plus. D’autant que les inégalités sociales alimentent le sentiment de manque et la quête d'un « plus » (assimilé à du mieux) par ceux qui ont moins.
La récente controverse sur le menu sans viande dans les cantines scolaires lyonnaises ‒ une solution temporaire d’adaptation aux nouvelles restrictions anti-covid ‒ rappelle l’importance de la dimension proprement existentielle de la reconversion écologique. Des anthropologues et économistes tels que Du même coup, on perçoit la difficulté des politiques de reconversion écologique, qui doivent à la fois améliorer les vécus quotidiens et inégalitaires des gens (et de leurs enfants), et casser la logique existentielle de croissance. Compliqué mais pas impossible si l’on admet que nous avons tous la capacité de changer nos manières d’exister, ce que Arnsperger nomme la « plasticité anthropologique ».
2021 ou Comment rassurer les générations futures face au Covid ?
Bravo Yanis et Maxime ! En vous voyant bondir sur les murs pour éteindre les enseignes à Marseille, j’avoue m’être régalée. Je connaissais Extinction-Rebellion, voici Extinction-Respirons ! Depuis juillet 2018, les enseignes ont pour obligation d’éteindre leurs vitrines entre 1h et 6h du matin (soit l'équivalent de la consommation d'électricité annuelle de 370 000 ménages) mais elles respectent peu cette loi et surtout elles n’ont pas cru bon d’avancer l’extinction à 18h, en période de couvre-feu !
Cette action qui mêle écologie et « parkour » (pratique de saut en milieu urbain) a déjà été pratiquée par des collectifs comme le Clan du néon ou Youth for Climate pour dénoncer la gabegie électrique et la pollution lumineuse. Elle réjouit à l’heure où les jeunes sont en détresse, transformés en fantômes, soumis à l’isolement. « Le covid c’est comme un passage à la case Ehpad quand on a 20 ans ! », a avoué un étudiant.